Il s’agit d’offrir un espace-temps d’élaboration et de mise en sens clinique des interventions professionnelles, en dehors de l’institution, par un travail inter-subjectif entre un professionnel et un psychologue clinicien expérimenté en supervision professionnelle.

Cet accompagnement privilégié, car individuel, permet davantage que lors d’une supervision professionnelle en groupe, de formuler et repérer les épreuves subjectives inhérentes à l’exercice de la profession et, les points de nouage entre qualités, capacités, difficultés personnelles et exigences professionnelles.

Cet accompagnement individuel, prenant appui sur une relation bienveillante d’un professionnel clinicien, vise à un travail de réflexivité plus poussé, car au plus près de la subjectivité du professionnel.

Par ailleurs, en accord avec ce que Maurice Capul et Michel Lemay ont écrit: „ Si l’écoute de l’autre … est une attitude essentielle de tout intervenant … , le regard porté sur soi-même est une autre exigence fondamentale. Il est avant tout dépendant d’une disposition d’esprit où l’aidant, sachant que son outil principal demeure sa personnalité, ose s’interroger sur ce qu’il est et sur ce qu’il fait dans sa rencontre avec autrui.“ Cette démarche permet d’interroger le sens de nos actes dans nos pratiques au quotidien.
Objectifs :

1. Faire évoluer la qualité de l’engagement professionnel (en complémentarité avec l’ensemble des instances institutionnelles de travail) par un travail de mise en mots et de formulation susceptible de permettre:

– le repérage par un travail réflexif des principales problématiques professionnelles à l’oeuvre dans l’exercice de la professionnalité
– l’interrogation et le soutien tout à la fois de l’implication professionnelle et du positionnement professionnel.
– la mise en mots des éprouvés qui jalonnent l’intervention, l’analyse des agirs que ces interventions ou prises en charge requièrent de la part du professionnel et de l’institution, de même que la mise en mots de ce qui se joue pour un professionnel au sein des équipes ou dans son rapport à l’institution.

2. Soutenir la constitution de savoirs d’expériences, par ce travail inter-subjectif : savoir-être et savoir faire professionnel par des éclairages disciplinaires, cliniques, relationnels et théoriques, à même de :

– faire face personnellement aux tensions ou pressions rencontrées dans le cadre de l’exercice professionnel
– mobiliser la recherche de constructions de pratiques suffisamment ancrées et fidèles aux missions spécifiques à mettre en oeuvre.

3. Nourrir les dynamiques d’interrogation, de recherche de sens et de créativité nécessaires à tout travail.

4. Lutter contre les impacts traumatiques liés à la confrontation répétée aux problématiques rencontrées dans l’exercice professionnel afin de tenter de limiter la souffrance au travail et les risques d’usure professionnelle, et/ou de réinstaurer les conditions nécessaires à l’exercice d’une professionnalité praticable et vivable.

Méthodologie d’intervention

Inscription dans un dispositif d’entretiens individuels dits de « supervision » entre un professionnel et un psychologue clinicien.
Le professionnel et l’intervenant, garant du cadre de travail et de ses règles, s’engagent, dans la régularité et la continuité, à partir des situations et objets professionnels à l’origine de la demande de supervision pour accomplir un travail de formulation permettant de distinguer ce qui relève des sphères de l’intime, du personnel et du professionnel.

Ce travail de formulation suppose l’établissement d’une relation de confiance entre le clinicien et le professionnel, un principe de non jugement et de confidentialité des échanges, permettant au professionnel d’y trouver un lieu ressource pour déposer ce qui peut avoir été difficile et pour être étayé dans sa réflexion professionnelle.
Ceci suppose qu’un processus de travail puisse se construire, processus demandant cette régularité et cette continuité précisée en amont, pour que la confiance s’installe.