En référence à son sens étymologique, la supervision nous invite à voir d’en haut et donc à prendre de la hauteur.

C’est un espace de prise de recul dans et par la parole, offert au professionnel afin qu’il puisse réfléchir sur ce qu’il met en jeu et qui l’engage davantage en tant que personne que comme professionnel, dans sa pratique quotidienne auprès d’usagers ou de patients. Ainsi, il nécessite d’être choisi par le professionnel, étant basé sur le volontariat, et en aucun cas imposé ou obligatoire. La supervision collective invite les personnes présentes à analyser les phénomènes transférentiels et contre-transférentiels en jeu dans le cadre de leur activité professionnelle dans un climat de confiance et de bienveillance. Elle permet aux professionnels d’être plus conscients de leurs pratiques, de leurs agirs et posture professionnels, de leurs méthodes et de leurs références théoriques. Elle amène le professionnel également à élargir et ouvrir ses références, ses savoirs-être et savoirs-faire à d’autres points de vue à travers la richesse du collectif.

Il s’agit à la fois d’apprendre sans cesse et en même temps de désapprendre, de quitter ses certitudes, au contact de l’autre en demande d’aide, en détresse, en position de fragilité. Apprendre sur soi-même, de l’autre, avec l’autre. Etre curieux d’un savoir qui produit du déplacement pour le professionnel, qui bouscule et dérange.

Ce n’est donc pas forcément un espace confortable, c’est bel et bien un espace de mise en travail du travail, sous le regard bienveillant du superviseur qui veille au respect de la parole, au non-jugement, à la confidentialité.